Le 18 novembre 1810, le Conseil communal d'Ardon, agissant au nom des propriétaires intéressés, cédait au dénommé Jean-Daniel LIOTARD, pour le prix de 15 Louis d'Or (Fr. 360.-- de l'époque) un terrain se situant à l'embouchure des Gorges de la Lizerne et devant servir à la construction d'une usine nécessaire à la fabrication et à la fonte des minerais de fer de Chemin et de Chamoson. Ce fut le départ des 9 sociétés qui devaient se succéder au fil de six décennies et représenter les Forges et Hauts fourneaux d'Ardon. Suite à un non renouvellement des concessions des mines et à des problèmes juridiques et financiers, la "Société des Charbonnages et Hauts-Fourneaux du Valais" cessait ses activités au début des années 70.
Les installations de l'époque occupaient une surface de 20 hectares et comprenaient une douzaine de bâtiments parmi lesquels subsistent encore aujourd'hui l'immeuble de la direction, les bureaux et un dépôt. Ces derniers sont les seuls qui aient survécu à la démolition de l'entreprise en 1889.
Quant à son infrastructure de production, elle était composée :
- d'un haut-fourneau en pierre, démoli en 1822, puis reconstruit l'année suivante et fonctionnant
toute l'année sans interruption. - de vastes halles à charbon pouvant contenir 100'000 m3 de combustibles.
- d'un laminoir, construit en 1832 et équipé d'un martinet.
- de trois fours à griller les minerais dont deux existaient déjà en 1835.
- d'une fonderie reconstruite en 1857, comprenant six hauts-fourneaux et deux cubilots.
- d'un atelier de modelage.
- d'un atelier d'usinage.
La main d'œuvre était essentiellement locale ou des environs. En 1844, l'effectif s'élevait à 400 personnes. Entre 1850-1855, il approchait les 600 personnes, soit l'entreprise la plus importante du canton du Valais.